vendredi 11 novembre 2011

L'heure du bilan

On sort les palettes, on charge au max et on attend...on recommence, mais rien
une autre fois...ça y est, la grenouille à dos de caribou remonte doucement à la surface.

Nombre de posts ont été commencés depuis le mois d'août, mais jamais postés.
Un sentiment égoïste, un besoin de se fermer sur sa bulle. Etrange sentiment alors que le manque de sa contrée natale et des êtres aimés fait presque mal par moment.

Beaucoup de choses se sont passés depuis le dernier instant de partage écrit. Mes supers parents et super Bouchon sont venus - à renfort de champagne, foie gras, chocolat et surtout d'amour-, une semaine d'étoiles dans les yeux, de sourire niais sur les lèvres, bref de bonheur intense.
Comme il est bon d'être entourée de cet amour, comme il est bon de renifler l'effluve parisienne  !

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La découverte de nouvelles contrées reculées du pays des chemises à carreaux et des "racoon tail" hats -oui ils continuent à démentir qu'ils ne sont pas comme David Crocket, mais je persévère, je ne les crois pas, le canadien a la quenotte tordu, la chemise de bûcheron et la queue de raton laveur sur la tête, à point c'est tout -
Le Canada et son légendaire été indien se sont offerts à moi. Je ne peux que reconnaître la beauté envoûtante des forêts rougeoyantes. On pourrait y rester des heures, se laissant aller à des pensées tour à tour mélancoliques puis joyeuses...pour finalement laisser la place à une seule et unique certitude : j'aime ma vie.


L'automne s'accompagne également de son lot de traditions purement américaines.

Premier Thanksgiving....ou l'attaque de la dinde !
C'est toujours excitant de prendre part à une nouvelle tradition, bien souvent vue sur nos petits et grands écrans, donc forcément l'excitation est là pour mon premier thanksgiving. Les images défilent dans ma tête. Je note mentalement : éviter de mettre la tête dans le cul de la dinde au risque de ne plus pouvoir sortir du trou, s'armer de son plus beau tempérament nord-américain -si je vous assure je le développe-/ traduction pour les non-initiés tout le monde est gentil et je suis reconnaissante pour tout, jusqu'au bébés phoques. C'est parti !
La gourmandise étant un de mes nombreux péchés, j'omets la règle numéro 1 de ce genre d'événements : ne pas s'empiffrer dès l'entrée, se servir de petites quantités et ne pas se resservir.
L'être goulu que je suis ayant choisi délibérément d'ignorer ces conseils, pourtant avisés, a bien failli croire à une attaque canadienne visant à faire exploser mon estomac de frenchie, tel le poisson rouge de Flop. Je l'ai vu quasiment comme une déclaration de guerre, une offensive de la dinde farcie, mais pourquoi veulent-ils me tuer ?
Conclusion : Noël t'as qu'à bien te tenir car le sumo Thanksgiving il a la dalle !

Deuxième tradition : Halloween, la fête aux deux visages


D'un côté gare à celui qui s'avise de ne pas faire sa citrouille et que celui qui ne distribue pas des bonbons aux enfants aille griller en enfer. C'est la fête des enfants, donc pas touche !
Alors en bonne disciple je me plie au rituel


D'un autre côté, je dois reconnaître mon étonnement, voir mon scepticisme, quant à l'enthousiasme de la gente masculine  pour cette tradition. La curiosité l'emporte -étonnant de ma part...serait-ce encore un de mes vices ces moustaches de fouine qui poussent- et je décide d'étudier la question.
La réponse est simple et sans appel : Halloween est l'excuse des canadiennes pour assouvir tous leurs fantasmes vestimentaires, qui passeraient pour déviants ou qui conduiraient tout droit à la case prison sans passer par la case départ en temps normal. Les guêpières, bas, porte-jarretelles pleuvent sur la ville. Le concours du plus petit bout de tissu est lancé et la palme revient à....presque toutes les filles.
Messieurs, je vous comprends et je ne saurais vous blâmer.

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Bien sûr il y a mon escapade parisienne,tellement bon, merci pour tout.

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L'heure du bilan a sonné. La fin de ma visa relativement proche me force à la réflexion.
Il y a de nombreux moments où Paris -définitivement la plus belle ville du monde, quand on en sort quelque temps sa beauté nous foudroie-  la famille, les amis sont des manques indéniables. On en arrive à en avoir mal, se sentir vide loin de tout, se surprendre même par moment à verser une larme chaude sans la voir venir...
Paris sera toujours ma maison.
J'ai une famille et des amis exceptionnels.
J'ai souvent le sentiment de culpabilité de ne pas être là pour vous, pour les moments de joie ou de peine, ou juste de ne pas être là.
Certains jours on s'étonne d'être quasiment nostalgique d'une bonne grève de la RATP, du râleur au comptoir du bar, ou des serveurs parisiens.

La décision est prise, et je vous demande pardon car je vous aime, mais j'ai décidé que j'étais à un moment de ma vie où je voulais être égoïste. J'ai mal de ne pas vous voir, mais je suis aussi heureuse, JE RESTE.