jeudi 23 juin 2011

Poulet grillé sous les tropiques

Time flies et j'en oublie un peu ma cuisse de grenouille !
Côté labeur, le rythme est toujours intense mais la grenouille tient la barre, suit le rythme et contribue à la croissance économique du sirop d'érable. Un monde sans sirop d'érable ce serait quand même beaucoup moins doux il faut le reconnaître, donc ne négligeons pas les ressources naturelles de nos amis les caribous.
Mes compagnons de labeur sont toujours aussi sympathiques, et je crois avoir décelé le secret de la politique de recrutement de la boîte : il faut avoir un sacré grain pour y travailler. Le casting est donc parfait car les profils sont fort différents mais la folie est commune à tous.
Pour les candidats vous pouvez prendre un anthropologue, un physicien, un planteur d'arbre, une poète, un ancien patron alcoolique, un dj, une tatoueuse, et cela correspond à un petit échantillon de mes collègues. Placer ensuite ces candidats dans un hôtel dans ville à tendance "lynchienne", faîtes-les interagir avec des êtres probablement venus d'une autre planète, du moins je l'espère. Laisser mijoter. Après quelques jours, la folie s'empare de tous !
Ma dernière semaine avant ma week off, mes neurones ont commencé à être sérieusement contaminé et pour m'occuper j'ai acheté pour moi un objet bizarre....je voulais une nouvelle déco pour ma chambre. Je vous présente donc ma dernière acquisition -que je dois réparer- !


Bref ma santé mentale commençant à être en péril, la semaine off tomba à pic. Après des projets pour aller à Cuba ou Halifax, je décide finalement de rester à Toronto. Temps de rêve, saison des festivals, musique et buffets envahissent les rues, je suis comme une petite fille devant un manège.
Début de vacances mouvementé, samedi apéro à la maison, ma copine française et moi chauffons le dance-floor, la prêtresse de Delphes à côté à l'air tout à fait calme, et là booooom. Le temps que je mette une nouvelle chanson, je vois ma copine par terre, dans un élan artistique mal maîtrisé, elle se prend la table basse et s'ouvre le menton....une seule conclusion s'impose à moi : quand on décide de vivre au Canada, apparemment une cicatrice sur le visage s'impose !

Après une non-discussion, nous tombons d'accord pour nous adonner à des activités paisibles et sans grand danger pour nos neurones et notre corps...enfin c'est ce que je pensais...
Direction Downtown, Harbourt Front -bords du lac Ontario- pour marcher au bord de l'eau, regarder les avions décoller, regarder les bateaux naviguer, manger une glace en insistant sur le fait que les mouettes c'est vraiment mesquin, et bouquiner (in english please) sur un transat'...




....et bien ce fut bien là mon erreur...lire en anglais a un effet quelque soporifique sur mon organisme...c'est donc tout naturellement après 3 pages que je me suis laissée échouer tel un baleinot sur mon transat à l'ombre. Oui mais la Terre tourne, je me suis donc réveillée avec une sensation étrange d'avoir été l'invitée d'honneur d'un barbecue. Oui, c'est confirmé, je me suis donc transformée en homard géant. Je crois n'avoir jamais été aussi rouge de ma vie, on dirait une anglaise après un été sur la riviera française. Horreur, malheur, c'est parti pour 3 jours d'insolation. 3 pages = 3 jours d'insolation, bilan : essayer d'être intelligent c'est pas rentable ! Et aïe bobo j'ai maaaaal.

Le lendemain, le homard que je suis part à la conquête de High Park pour un repos de la momie -toujours avec mon livre mais cette fois je ne me ferai pas avoir- 160 hectares, j'évite soigneusement chaque millimètre de soleil...mais j'adore ce parc !






Allez je retourne mettre de la l'aloe vera sur la tronche....
N'oubliez pas votre crème !

PS : dans un mois Toronto accueille après près de 10 ans d'absence une spéciale guest : AMELY can't wait youhouuuuuuu !

jeudi 2 juin 2011

Quand La ruée vers l'or et Strip Tease se rencontrent


Tout d’abord je tiens à m’excuser pour cet immense silence radio, mon emploi du temps a pas mal changé depuis le dernier post, ça n’excuse rien, mais la cuissette de grenouille traînait de la pâte à faire des heures sup ‘ devant un ordi.

 Mon intégration canadienne se poursuit et depuis un peu plus d’un mois je fais désormais partie de la force de travail canadienne. J'ai commencé un boulot pour le moins atypique. Je fais partie d’un « roadshow ». C’est-à-dire que chaque semaine je pars avec une équipe dans une différente ville d’Ontario. Nous restons une semaine et mon rôle est d’expertiser et d’acheter au meilleur prix les antiquités, objets de collection, or et argent, pièces des particuliers qui se rendent au show…Et oui l’Amérique du Nord semble encore être territoire où tout est possible, même d’exercer un métier comme celui-ci sans solides connaissances au préalable !

Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous certaines émotions et surprises.

Voyager en Ontario, c’est un peu comme voyager dans certaines contrées quelque peu délaissées de la France. Une fois la CN Tower loin dans le rétroviseur, le canadien perd tout à coup sa multi-culturalité. Le moindre accent étranger –oui mon accent français ne s’atténue absolument pas- est pour lui source d’étonnement. L’ontarien est tantôt séduit, tantôt haineux pensant avoir affaire à un québécois. Dans ce dernier cas, il est de bonne augure de mentionner dès les premières minutes que la grenouille est française et de Pariiiiis, dès lors la viande de caribou devient beaucoup plus tendre.

Première semaine, première destination, direction nord. Une fois arrivés, une impression étrange et vaguement familière s’empare de moi…quelques secondes suffisent pour élucider ce mystère…Lynch ! Je suis dans un film de Lynch, super décor, vraiment réaliste ! La ville semble quasiment déserte. Je vois la route, une ligne droite qui se dessine au loin, bordée par des fast-foods, certains décrépis, d’autres fermés depuis un an, une station essence, je croirai presque entendre l’enseigne couinée en tanguant. Une simple balade me permet de confirmer mes soupçons, Lynch est passé par là. Le faciès de certains habitants est déstabilisant...cette petite ville ne serait-elle pas tellement repliée sur elle-même que ses locataires copuleraient entre eux ? Cela me rassurerait presque, je comprendrai davantage certains visages (oui ok on entend un peu les cigales, j’avoue)

Première matinée, première semaine. Mais où suis-je ? Les clients défilent, je ne peux m’empêcher d’entendre la musique du générique de Strip Tease (dédicace Bidou et Seb), du grand art ! Mais ce n’était qu’un des nombreux effets kiss-kool. En effet, cette première ville abrite nombre d’objets surprenants voir dérangeants. Tic, tac, tic, tac, l’horloge avance, une mère et sa fille ouvrent le bal. Tic, tac, tic, tac, Patsy 1 et Patsy 2 se présentent à moi, remake ontarien d’Absolutely Fabulous. Tic, tac, tic, arghhhhh, fierté immense des Patsies de nous montrer une photo de Hitler avec sa signature authentique, le père « a vaillamment combattu dans la jeunesse hitlérienne »….arghhhh tiiiiiiiiiiii (là c’est le bruit de la cocotte-minute qui est en moi) iiiiiiiiiiiiii…Non merci, on passe ! Je me crois sauver de cette mauvaise passe, mais non l’intégralité des objets nazis semblent s’être donnés rendez-vous sur mon bureau…Dites je peux partir en courant, je commence à douter sérieusement, tic tac, tic tac

Heureusement, chaque ville offre son lot de surprises mais les deals recèlent d’objets étonnants, d’histoires émouvantes, hilarantes. Comment dans une même journée peut-on se retrouver à acheter une parure de bijoux, une tête de tigre, une épée du 17ème siècle, une Barbie et 2000 pièces ?! Welcome to the Roadshow, je peux vous dire qu’on s’y marre bien !

Encore une fois désolée pour le silence (Red je sais j’avais promis), c’est un premier aperçu, je vais être plus assidue.

Vous me manquez énormément,