vendredi 11 novembre 2011

L'heure du bilan

On sort les palettes, on charge au max et on attend...on recommence, mais rien
une autre fois...ça y est, la grenouille à dos de caribou remonte doucement à la surface.

Nombre de posts ont été commencés depuis le mois d'août, mais jamais postés.
Un sentiment égoïste, un besoin de se fermer sur sa bulle. Etrange sentiment alors que le manque de sa contrée natale et des êtres aimés fait presque mal par moment.

Beaucoup de choses se sont passés depuis le dernier instant de partage écrit. Mes supers parents et super Bouchon sont venus - à renfort de champagne, foie gras, chocolat et surtout d'amour-, une semaine d'étoiles dans les yeux, de sourire niais sur les lèvres, bref de bonheur intense.
Comme il est bon d'être entourée de cet amour, comme il est bon de renifler l'effluve parisienne  !

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La découverte de nouvelles contrées reculées du pays des chemises à carreaux et des "racoon tail" hats -oui ils continuent à démentir qu'ils ne sont pas comme David Crocket, mais je persévère, je ne les crois pas, le canadien a la quenotte tordu, la chemise de bûcheron et la queue de raton laveur sur la tête, à point c'est tout -
Le Canada et son légendaire été indien se sont offerts à moi. Je ne peux que reconnaître la beauté envoûtante des forêts rougeoyantes. On pourrait y rester des heures, se laissant aller à des pensées tour à tour mélancoliques puis joyeuses...pour finalement laisser la place à une seule et unique certitude : j'aime ma vie.


L'automne s'accompagne également de son lot de traditions purement américaines.

Premier Thanksgiving....ou l'attaque de la dinde !
C'est toujours excitant de prendre part à une nouvelle tradition, bien souvent vue sur nos petits et grands écrans, donc forcément l'excitation est là pour mon premier thanksgiving. Les images défilent dans ma tête. Je note mentalement : éviter de mettre la tête dans le cul de la dinde au risque de ne plus pouvoir sortir du trou, s'armer de son plus beau tempérament nord-américain -si je vous assure je le développe-/ traduction pour les non-initiés tout le monde est gentil et je suis reconnaissante pour tout, jusqu'au bébés phoques. C'est parti !
La gourmandise étant un de mes nombreux péchés, j'omets la règle numéro 1 de ce genre d'événements : ne pas s'empiffrer dès l'entrée, se servir de petites quantités et ne pas se resservir.
L'être goulu que je suis ayant choisi délibérément d'ignorer ces conseils, pourtant avisés, a bien failli croire à une attaque canadienne visant à faire exploser mon estomac de frenchie, tel le poisson rouge de Flop. Je l'ai vu quasiment comme une déclaration de guerre, une offensive de la dinde farcie, mais pourquoi veulent-ils me tuer ?
Conclusion : Noël t'as qu'à bien te tenir car le sumo Thanksgiving il a la dalle !

Deuxième tradition : Halloween, la fête aux deux visages


D'un côté gare à celui qui s'avise de ne pas faire sa citrouille et que celui qui ne distribue pas des bonbons aux enfants aille griller en enfer. C'est la fête des enfants, donc pas touche !
Alors en bonne disciple je me plie au rituel


D'un autre côté, je dois reconnaître mon étonnement, voir mon scepticisme, quant à l'enthousiasme de la gente masculine  pour cette tradition. La curiosité l'emporte -étonnant de ma part...serait-ce encore un de mes vices ces moustaches de fouine qui poussent- et je décide d'étudier la question.
La réponse est simple et sans appel : Halloween est l'excuse des canadiennes pour assouvir tous leurs fantasmes vestimentaires, qui passeraient pour déviants ou qui conduiraient tout droit à la case prison sans passer par la case départ en temps normal. Les guêpières, bas, porte-jarretelles pleuvent sur la ville. Le concours du plus petit bout de tissu est lancé et la palme revient à....presque toutes les filles.
Messieurs, je vous comprends et je ne saurais vous blâmer.

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Bien sûr il y a mon escapade parisienne,tellement bon, merci pour tout.

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L'heure du bilan a sonné. La fin de ma visa relativement proche me force à la réflexion.
Il y a de nombreux moments où Paris -définitivement la plus belle ville du monde, quand on en sort quelque temps sa beauté nous foudroie-  la famille, les amis sont des manques indéniables. On en arrive à en avoir mal, se sentir vide loin de tout, se surprendre même par moment à verser une larme chaude sans la voir venir...
Paris sera toujours ma maison.
J'ai une famille et des amis exceptionnels.
J'ai souvent le sentiment de culpabilité de ne pas être là pour vous, pour les moments de joie ou de peine, ou juste de ne pas être là.
Certains jours on s'étonne d'être quasiment nostalgique d'une bonne grève de la RATP, du râleur au comptoir du bar, ou des serveurs parisiens.

La décision est prise, et je vous demande pardon car je vous aime, mais j'ai décidé que j'étais à un moment de ma vie où je voulais être égoïste. J'ai mal de ne pas vous voir, mais je suis aussi heureuse, JE RESTE.

samedi 6 août 2011

Back !


Toc, toc….

Tiens la grenouille sort de son marécage pour prendre une bouffée d’air.  Oui le caribou a été quelque peu écrasant ces dernières semaines, laissant peu de temps à la grenouille de buller sur son nénuphar. 

Le doux pays sucré au sirop d’érable se définit véritablement par le « to do attitude », mettant le travail au centre de tout. Une fois sortie de sa trappe, la grenouille court se laisser caresser par la chaleur du soleil. Plaisir égoïste qui fait que les aventures de la grenouille se font la malle, mais par pitié chers amis, rappelez-vous que cette grenouille a choisi comme refuge le Canada où l’hiver est long, très long et disons … intense. La grenouille n’étant pas dotée d’une résistance d’esquimau, les deux mois d’été lui sont très chers.
Courons, courons brûler sous le cagnard torontois. Record de température depuis 40 ans, climatisation cassée à l’appart, je fonds, je fooooonds….dis donc, ça a comme un air de déjà vu, ah oui Roger Rabbit et le Juge DeMort, c’est ça je fooooonds.

Depuis les dernières aventures, des hauts, des bas, des découvertes, de la visite. Première claque depuis le dernier post, un de mes collègues qui m’avoue qu’il pensait que j’avais 35 ans, aïe ça pique, la justification finissant de m’achever…  « cheveux blancs », coup fatal ! Dans la section boule noire de motus, peu de temps libre, des coups de blues, le manque de Paris, et surtout le manque de vous. Ne paniquons pas, ne sortons pas les mouchoirs, n’envoyons pas l’avion de rescousse. Les dernières semaines ont surtout été placées sous le signe du bonheur. Niagara Falls, deux fois ! Première fois après une journée de travail avec mes collègues, seconde fois avec Amely. 

Ah oui je devrai mentionner cela en premier. Première visite qui ne peut se définir qu’en un mot « AAAAWESOOOOME ». Amely, 10 ans après y avoir habité, est de retour à Toronto ! Youpi, je fais la dance de la joie. Sous un soleil brûlant, un seul programme : réjouissances simples qui riment avec plaisir. Et un double merci à Amely car grâce à elle j’ai enfin pris le temps  de visiter Toronto, de découvrir les îles de Toronto et la plage, douce escapade aux allures de vacances.





Bien entendu passage obligatoire aux Niagara Falls. La ville de Niagara a des allures de mini-Vegas, et les chutes sont hypnotiques. Seule la chaleur écrasante a eu raison de nous et nous a forcées à tourner le dos à ce déluge d’eau.





Amely, digne représentante de l’élégance à la française -merci je me sens moins seule quand je vois que je ne suis pas là seule à avoir la nausée à la simple vue de chaussettes blanches- a presque  frôlé la crise de panique en remarquant la quantité saisissante de personnes en sur-poids. Ok ce n’est pas politiquement correct, mais personnellement ça ne me dérange pas tellement que ça, j’arrive presque à croire que je suis une gazelle ! Bon on a bien essayé de rattraper les caribous à coup de burger, hot-dog, cookie, cheesecake, pancake, etc. mais il faut savoir s’incliner devant plus lourd que soi. Encore un énorme merci à Amely pour cette semaine incroyable (et pour les truffes au chocolat au champagne de la Maison du Chocolat et pour le thé Marco Polo rouge….une larmette se dessine au coin de mon œil…-j’ai d’ailleurs décrété récemment à mes collègues que la « food » était une divinité, donc pas on ne rigole pas avec ça-.

J’attends désormais avec impatience l’arrivée de ma Maman, mon Papa et Bouchon….en un mot cela va être AAAAWESOOOOME !

Je vous aime

jeudi 23 juin 2011

Poulet grillé sous les tropiques

Time flies et j'en oublie un peu ma cuisse de grenouille !
Côté labeur, le rythme est toujours intense mais la grenouille tient la barre, suit le rythme et contribue à la croissance économique du sirop d'érable. Un monde sans sirop d'érable ce serait quand même beaucoup moins doux il faut le reconnaître, donc ne négligeons pas les ressources naturelles de nos amis les caribous.
Mes compagnons de labeur sont toujours aussi sympathiques, et je crois avoir décelé le secret de la politique de recrutement de la boîte : il faut avoir un sacré grain pour y travailler. Le casting est donc parfait car les profils sont fort différents mais la folie est commune à tous.
Pour les candidats vous pouvez prendre un anthropologue, un physicien, un planteur d'arbre, une poète, un ancien patron alcoolique, un dj, une tatoueuse, et cela correspond à un petit échantillon de mes collègues. Placer ensuite ces candidats dans un hôtel dans ville à tendance "lynchienne", faîtes-les interagir avec des êtres probablement venus d'une autre planète, du moins je l'espère. Laisser mijoter. Après quelques jours, la folie s'empare de tous !
Ma dernière semaine avant ma week off, mes neurones ont commencé à être sérieusement contaminé et pour m'occuper j'ai acheté pour moi un objet bizarre....je voulais une nouvelle déco pour ma chambre. Je vous présente donc ma dernière acquisition -que je dois réparer- !


Bref ma santé mentale commençant à être en péril, la semaine off tomba à pic. Après des projets pour aller à Cuba ou Halifax, je décide finalement de rester à Toronto. Temps de rêve, saison des festivals, musique et buffets envahissent les rues, je suis comme une petite fille devant un manège.
Début de vacances mouvementé, samedi apéro à la maison, ma copine française et moi chauffons le dance-floor, la prêtresse de Delphes à côté à l'air tout à fait calme, et là booooom. Le temps que je mette une nouvelle chanson, je vois ma copine par terre, dans un élan artistique mal maîtrisé, elle se prend la table basse et s'ouvre le menton....une seule conclusion s'impose à moi : quand on décide de vivre au Canada, apparemment une cicatrice sur le visage s'impose !

Après une non-discussion, nous tombons d'accord pour nous adonner à des activités paisibles et sans grand danger pour nos neurones et notre corps...enfin c'est ce que je pensais...
Direction Downtown, Harbourt Front -bords du lac Ontario- pour marcher au bord de l'eau, regarder les avions décoller, regarder les bateaux naviguer, manger une glace en insistant sur le fait que les mouettes c'est vraiment mesquin, et bouquiner (in english please) sur un transat'...




....et bien ce fut bien là mon erreur...lire en anglais a un effet quelque soporifique sur mon organisme...c'est donc tout naturellement après 3 pages que je me suis laissée échouer tel un baleinot sur mon transat à l'ombre. Oui mais la Terre tourne, je me suis donc réveillée avec une sensation étrange d'avoir été l'invitée d'honneur d'un barbecue. Oui, c'est confirmé, je me suis donc transformée en homard géant. Je crois n'avoir jamais été aussi rouge de ma vie, on dirait une anglaise après un été sur la riviera française. Horreur, malheur, c'est parti pour 3 jours d'insolation. 3 pages = 3 jours d'insolation, bilan : essayer d'être intelligent c'est pas rentable ! Et aïe bobo j'ai maaaaal.

Le lendemain, le homard que je suis part à la conquête de High Park pour un repos de la momie -toujours avec mon livre mais cette fois je ne me ferai pas avoir- 160 hectares, j'évite soigneusement chaque millimètre de soleil...mais j'adore ce parc !






Allez je retourne mettre de la l'aloe vera sur la tronche....
N'oubliez pas votre crème !

PS : dans un mois Toronto accueille après près de 10 ans d'absence une spéciale guest : AMELY can't wait youhouuuuuuu !

jeudi 2 juin 2011

Quand La ruée vers l'or et Strip Tease se rencontrent


Tout d’abord je tiens à m’excuser pour cet immense silence radio, mon emploi du temps a pas mal changé depuis le dernier post, ça n’excuse rien, mais la cuissette de grenouille traînait de la pâte à faire des heures sup ‘ devant un ordi.

 Mon intégration canadienne se poursuit et depuis un peu plus d’un mois je fais désormais partie de la force de travail canadienne. J'ai commencé un boulot pour le moins atypique. Je fais partie d’un « roadshow ». C’est-à-dire que chaque semaine je pars avec une équipe dans une différente ville d’Ontario. Nous restons une semaine et mon rôle est d’expertiser et d’acheter au meilleur prix les antiquités, objets de collection, or et argent, pièces des particuliers qui se rendent au show…Et oui l’Amérique du Nord semble encore être territoire où tout est possible, même d’exercer un métier comme celui-ci sans solides connaissances au préalable !

Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous certaines émotions et surprises.

Voyager en Ontario, c’est un peu comme voyager dans certaines contrées quelque peu délaissées de la France. Une fois la CN Tower loin dans le rétroviseur, le canadien perd tout à coup sa multi-culturalité. Le moindre accent étranger –oui mon accent français ne s’atténue absolument pas- est pour lui source d’étonnement. L’ontarien est tantôt séduit, tantôt haineux pensant avoir affaire à un québécois. Dans ce dernier cas, il est de bonne augure de mentionner dès les premières minutes que la grenouille est française et de Pariiiiis, dès lors la viande de caribou devient beaucoup plus tendre.

Première semaine, première destination, direction nord. Une fois arrivés, une impression étrange et vaguement familière s’empare de moi…quelques secondes suffisent pour élucider ce mystère…Lynch ! Je suis dans un film de Lynch, super décor, vraiment réaliste ! La ville semble quasiment déserte. Je vois la route, une ligne droite qui se dessine au loin, bordée par des fast-foods, certains décrépis, d’autres fermés depuis un an, une station essence, je croirai presque entendre l’enseigne couinée en tanguant. Une simple balade me permet de confirmer mes soupçons, Lynch est passé par là. Le faciès de certains habitants est déstabilisant...cette petite ville ne serait-elle pas tellement repliée sur elle-même que ses locataires copuleraient entre eux ? Cela me rassurerait presque, je comprendrai davantage certains visages (oui ok on entend un peu les cigales, j’avoue)

Première matinée, première semaine. Mais où suis-je ? Les clients défilent, je ne peux m’empêcher d’entendre la musique du générique de Strip Tease (dédicace Bidou et Seb), du grand art ! Mais ce n’était qu’un des nombreux effets kiss-kool. En effet, cette première ville abrite nombre d’objets surprenants voir dérangeants. Tic, tac, tic, tac, l’horloge avance, une mère et sa fille ouvrent le bal. Tic, tac, tic, tac, Patsy 1 et Patsy 2 se présentent à moi, remake ontarien d’Absolutely Fabulous. Tic, tac, tic, arghhhhh, fierté immense des Patsies de nous montrer une photo de Hitler avec sa signature authentique, le père « a vaillamment combattu dans la jeunesse hitlérienne »….arghhhh tiiiiiiiiiiii (là c’est le bruit de la cocotte-minute qui est en moi) iiiiiiiiiiiiii…Non merci, on passe ! Je me crois sauver de cette mauvaise passe, mais non l’intégralité des objets nazis semblent s’être donnés rendez-vous sur mon bureau…Dites je peux partir en courant, je commence à douter sérieusement, tic tac, tic tac

Heureusement, chaque ville offre son lot de surprises mais les deals recèlent d’objets étonnants, d’histoires émouvantes, hilarantes. Comment dans une même journée peut-on se retrouver à acheter une parure de bijoux, une tête de tigre, une épée du 17ème siècle, une Barbie et 2000 pièces ?! Welcome to the Roadshow, je peux vous dire qu’on s’y marre bien !

Encore une fois désolée pour le silence (Red je sais j’avais promis), c’est un premier aperçu, je vais être plus assidue.

Vous me manquez énormément,

jeudi 5 mai 2011

Art Gallery of Ontario (AGO)


Allez un petit quicky shot de culture entre deux clients !
Je vous présente l'AGO, musée des Beaux-Arts de Toronto, peut-être le musée qui remporte le plus de suffrages dans le cœur des Torontois.

Encore une fois je salue l'architecture du bâtiment, magnifique œuvre de l'architecte américano-canadien Frank Gehry, à qui l'on doit notamment le Musée Guggenheim de Bilbao.

Je dois avouer que je devrais y retourner car je ne l'ai pas fait assez sérieusement (oups). 
L'AGO propose une collection d'artistes canadiens, européens (Van Gogh, Picasso, Magritte, etc.), d'art moderne allant des années 60 jusqu'à maintenant. L'AGO doit notamment sa réputation à la plus grande collection des œuvres de Henry Moore, données par l'artiste lui-même au Musée qu'il aimait tant.
Bref, je vais certainement me la jouer coq à crête bouclée, mais en tant que frenchies nous sommes habitués à une exceptionnelle concentration de joyaux, donc l'AGO fait un excellent boulot mais c'est comme goûter un bon champagne après un Cristal Roederer.
Néanmoins, j'ai adoré la façon dont ils "mettent en scène" les peintures, le musée crée des atmosphères très intéressantes pour certaines œuvres.


Bref, énorme coup de cœur pour l'architecture du bâtiment, encore une fois je suis restée figée devant les escaliers 


Autre mention spéciale pour cet espace où j'aurai pu rester des heures en bouquinant


C'est ici que s'achève cette brève coupure culturelle, je vous remercie pour votre attention et vous souhaite une excellente soirée.

Votre grenouille dévouée

jeudi 28 avril 2011

Les transports en commun


L'Amérique du Nord a élu Roi la voiture, néanmoins les transports en commun sont les petits princes du royaume. Ne sortant que par accident du coeur de downtown Toronto, la voiture semble complètement farfelue, je me suis donc attelée à dompter les petits bestiaux.

Le réseau s'appelle TTC, et tout torontois qui se respecte connaît la blagounette -car oui le service de transport en commun est un sujet de railleries ici aussi- : "TTC means "Take the car" ". Les dés sont jetés.


Je vous passe le mécanisme, car à chaque fois que je crois m'approcher de la vérité, et bien non il y a toujours un esprit malin qui vient s'en mêler, donc certains aspects m'échappent totalement. Heureusement, un beau sourire et un accent français vous font passer bien des portillons.

Il faut savoir que si notre métro parisien est un tableau bien gris qui donne envie d'attraper une corde trempée dans du cyanure, et bien le métro torontois est carrément une publicité vivante pour l'au-delà.
Certes, éloignons les cigales, et reconnaissons que le métro de Toronto offre quelques avantages qui, si ils étaient appliqués à Paris, rendraient notre quotidien de rats terrés sous terre presque vivable.
Mais bon pour ce qui est du cadre, j'irai presque jusqu'à pousser la métaphore avec le Styx.

Le métro arriverait presque à me faire croire qu'il existe depuis l'époque des indiens tellement il me semble vieux.

Quant aux bus, lors de la période de la fonte des neiges (je vous rassure c'est fini depuis quelques semaines), et bien il faut souligner la ressemblance avec le train fantôme...

Petite aparté, je me demandais pourquoi l'entrée des "kiosques" pour attendre le bus ou le tram n'était pas tournée vers la rue mais vers les immeubles...et bien la réponse semble tout à coup évidente lors d'une bonne fonte des neiges ou d'une grosse pluie. Quand les voitures ou autres passent et bien vous ne vous faites pas arrosés, smart !

Enfin, j'avoue avoir un petit coup de cœur pour le tramway...Toronto est une des rares grandes villes nord-américaines à ne pas avoir supprimé ce moyen de transport. Attention néanmoins, le tramway est joueur et son trajet peut changer à tout moment, c'est un taquin.

Bref le réseau est vieux et moche, et ferait presque passer notre chère RATP pour un centre de thalasso
MAIS...

- aucune odeur nauséabonde envahie les souterrains
- vous avez la télé avec les news locales, nationales, internationales, des bandes annonces et sans oublier le sujet n°1 au Canada...la météo pour les 4 prochains jours
- dans certaines stations (dont la mienne), ils diffusent de la musique classique (je l'écoute en mode blind test)

- Phénomènes remarquables :
           => Nous ne sommes pas entassés comme des poulets allant à l'abattoir
           => Les gens attendent bien sagement que tout le monde descende pour monter TRANQUILLEMENT dans la trame (et oui pas de biiiiiiiiiip, aucun risque que lapinou se coince les doigts dans la porte, car c'est un gentil monsieur qui déclenche le signal une fois que tout le monde est bien là)
          => Et alors là summum du surréalisme pour nous parisiens, les gens ne se prennent pas pour des rugbymen en pleine mêlée, personne ne se rue sur les sièges, tout le monde attend gentiment et se laisse la place avec quelques mots aimables....j'ai tenté de déceler un gaz qu'ils diffuseraient pour faire de chaque usager un bisounours poli...mais non je crois qu'ils ne sont sous aucune influence de substances altérant la personnalité.

Nouvel aparté : je ne dis pas que les canadiens sont polis, car c'est tout à fait FAUX, loin de là, je reviendrai dessus une autre fois.

et alors le pompon, les taxis sont adorables et veulent toujours discuter avec vous, vous faire plaisir pour le choix de musique -oui je sais c'est principalement une question de pépettes, comme tout ici, plus ils ont sympas, plus vous allez "tiper"- mais bon c'est fort appréciable tout de même !


Bref, en ce qui me concerne j'ai élu les transports en commun mes rois...(Vané je sais que toi tu vas voir direct)



...mais mon empereur restera la marche à pied !
Comme dit une de mes colocs (future ex-coloc), "ah oui c'est vrai tu es européenne, c'est fou comme vous marchez vous les européens"...et quand je leur raconte mes balades, elle pense que j'ai volé les bottes de 7 lieux...j'ai donc opté pour l'option "no ttc pass", oui à la marche (merci maman c'est grâce à toi, papa ne panique pas quand tu viendras j'essaierai de me freiner et je m'habillerai décemment ;))

PS : énorme pensée pour toi Bou', dans quelques jours freedom !
PS 2 : énorme pensée pour toi Bibi, et toi essaie de ne pas trop penser justement aux prochaines semaines

jeudi 21 avril 2011

Sexe, drogues, alcool, ces petites curiosités

Tout comme l'étranger apprend en premier les gros mots dans une langue, le nouvel arrivant remarque vite les petites curiosités liés aux plaisirs simples, interdits que peuvent constituer l'alcool, les drogues et le sexe.
Titre souvent accrocheur, qui va certainement décevoir le lecteur, il me semble qu'il est intéressant de voir au-delà du rapport premier qu'une culture peut avoir avec chacun de ces "vices". En effet, ces thématiques peuvent permettre de mieux comprendre une culture -du moins je le crois-, c'est pourquoi je voulais partager avec vous mes premières observations.
En aucun cas il ne s'agit d'une étude scientifique, il s'agit davantage de premières observations, réflexions et interrogations après quelques semaines au sein du royaume économique des caribous...
Je n'ai pas raison, je n'ai pas tort, et encore une fois il n'y a qu'un moyen pour vous de vous faire une opinion c'est de venir voir par vous même !

L'alcool:
Je ne pense pas apprendre grand chose à quiconque lorsque je dis que le rapport de la plupart des anglo-saxons vis-à-vis de l'alcool est très différent de celui de la plupart de nos compatriotes.
En effet, nos lèvres sont habituées dès le plus jeune âge à tremper dans l'élixir divin que constitue l'alcool. Boire est davantage lié au plaisir qu' au but ultime d'être complètement 14 juillet (exception faite de la période étudiante où aucune soirée ne se passe sans nos amis du SAMU).
Les pays anglo-saxons ont la réputation de boire pour boire. Bien entendu, le raccourci et la généralité sont un peu facile, mais je pense qu'il n'est pas tout à fait faux de convenir que boire en France relève de la dégustation et du plaisir, tandis que boire dans les pays anglo-saxons a pour finalité d'être bourré.

Y-t-a-il un rapport ou non, je n'en ai pas la moindre idée, mais il se trouve que l'accès à l'alcool est relativement facile pour le citadin parisien et s'avère le parcours du combattant pour le torontois.
Paris offre quantité de brasseries proposant aussi bien café que boissons alcoolisés, Toronto segmente. Ici, il faut choisir, soit vous allez au café soit vous allez au bar/pub, mais très rares sont les endroits qui proposent les deux (je n'en connais pas pour l'instant).
Je pense qu'il y a nettement plus de points de vente d'alcool à Paris que de stations vélib', vous pourrez trouver de l'alcool dans les épiceries, supermarchés, cave à vin, etc.
Toronto :
- âge limite : 19 ans
- où acheter de l'alcool :
                  > wine store: on n'y trouve uniquement du vin
                  > LCBO (Liquor Control Board of Ontario) : où se trouvent vins et alcools forts,  magasins contrôlés par l'Etat...mais surtout UNIQUEMENT 35 MAGASINS dans le centre ville (pour rappel le centre/centre ville doit faire la taille de Paris)...ça vous apprend l'anticipation et l'organisation !



Le tabac et le tabac qui fait rire :
Tabac
Paris, ses cafés, ses terrasses. Même l'interdiction de fumer dans les lieux publics en plein milieu de l'hiver n'avait pas freiner les ardeurs des fumeurs. Fumer à Paris ne fait pas de vous un parias de la société, il est tout à fait tolérer d'être fumeur (alala j'imagine déjà la tête de mes parents, attention mention pour rassurer les autorités parentales..."bouh le tabac c'est tabou on en viendra tous à bout"....fin de la coupure pub), la cigarette peut être mondaine ou un plaisir solitaire.
Toronto, la ville où vous pouvez vous balader pendant plusieurs jours sans jamais voir une personne qui fume. Le fumeur est une espèce qui a certainement due être exterminer il y a déjà certains siècles. Le fumeur est jugé, détesté, banni (?)...c'est un délinquant mondain.
Toutefois quelques fumeurs bravent les préjugés et s'aventurent aux yeux de tous fumer dans la rue. En bas des tours qui se dressent au coeur de la ville, il est interdit de fumer à moins de 9 mètres des portes....le Financial District concentre l'intégralité des fumeurs (enfin j'exagère un peu peut-être), en tous cas les cadres stressés, et se compose uniquement de tours, il est donc très drôle de voir les fumeurs coincés dans quelques centimètres carrés (les buildings sont collés et les portes à moins de 9 mètres les unes des autres, dilemme pour eux, trouver les centimètres autorisés...très drôle !).

Les cigarettes qui font rire :
La politique intérieure de notre pays a rendu l'accès aux drogues douces plus difficile que dans le passé. Il est peu fréquent de se balader au cœur de Paris et de sentir la beu' (traduction pour les autorités parentales : de l'herbe). Paris accepte shit et beu' ; Toronto ne tolère que la beu'.
Il est relativement fréquent qu'au fil de vos balades à Toronto, vos narines soient saisies par une douce odeur d'herbe. Bien évidemment toute drogue -douce ou dure- est interdite au Canada, mais il n'y a pas un jour où en marchant dans le ville, au détour d'un coin de rue, dans un parc, au milieu d'une avenue, vous ne sentiez pas l'odeur des cigarettes qui font rire.
Légende urbaine ou réalité : il paraîtrait que les endroits où se trouvent des chaussures pendues au fil électrique (Bidou tu peux tenter de réclamer une taxe), désignent les endroits où l'on peut acheter de la beu', et bien force est de constater qu'il y a un nombre conséquent de chaussures qui se balancent au-dessus de nos têtes à Toronto. Info, intox ?


Hier, nous étions le 20 avril, journée internationale du cannabis, plus connue ici sous le nom de 420, je me suis donc rendue sur la place où se regroupent les gens qui veuillent fumer de l'herbe tranquillement en c ejour carrément spécial. La police "tolère" ce jour là, même si je n'ai pas pu refréner mon fou rire quand j'ai vu les policiers munis d'un passe-montagne pour ne pas respirer les vapeurs de beu', autant vous dire qu'ils devaient être sacrément stone.
Dans 15 jours a lieu le freedom festival, apparemment c'est de la folie, la ville se trouve dans un énorme nuage de fumée qui fait rire.
Le Canada est un pays qui accepte les différences, accueille les coutumes des uns et des autres, le Canada est un pays ouvert. 
Non Maman, Papa, je ne me drogue pas on ne panique pas, j'observe !



Sexe :
Désolée coquins et coquines, je ne souhaite parler ici que de mots.
Mais je crois que c'est la seule catégorie qui m'amènera à une conclusion concrète sur les deux cultures en question.
Je n'ai pu m'empêcher de remarquer quelque chose, qui jusqu'ici ne m'avait jamais interloqué,au travers de deux mots en particulier.
Une fellation se dit blowjob en anglais et une branlette se dit handjob.
Je trouve cela très étrange que le mot "job" = travail, soit présent dans des termes sexuels.
Le travail pour le canadien n'a rien à voir avec l'aliénation, il aime son travail, il se définit par son travail, il est heureux dans son travail...bref le travail est un plaisir.
Le français quant à lui aime critiquer son travail, se plaindre et peu d'entre nous sont heureux dans leur travail. Le travail n'est pas reconnu comme une source de plaisir, donc le mot "travail" sonnerait faux, il ferait carrément grincer des dents si il se trouvait dans la construction d'un mot lié au sexe.

Si on y réfléchit bien, nombre d'expressions utilisées pour parler de sexe en France sont liées à la nourriture (poireau, moule, saucisse, etc...je vous laisse continuer la liste) ou des animaux ou actions menées par des animaux (chatte, brouter, lécher, etc) particulièrement "tranquilles".
Bref je ne sais pas si c'est clair mais grâce aux interrogations suscitées par les mots "blowjob" et "handjob",  je me risque à tirer la conclusion suivante, qui n'a rien à voir avec le sexe mais uniquement avec comment l'on peut définir une culture,  :

- les canadiens (je crois pouvoir dire l'Amérique du Nord) sont une civilisation de "to do", où le travail est plaisir et où l'entertainment est roi, le canadien aime "faire" et être dans l'action
- les français se "laissent vivre", sont davantage dans l'oisiveté, le plaisir est lié à la nourriture et à l'observation, le français aime "prendre son temps" et savourer

Baboune, please attention à ton commentaire, pas de blague déplacée s'il te plaît !