jeudi 21 avril 2011

Sexe, drogues, alcool, ces petites curiosités

Tout comme l'étranger apprend en premier les gros mots dans une langue, le nouvel arrivant remarque vite les petites curiosités liés aux plaisirs simples, interdits que peuvent constituer l'alcool, les drogues et le sexe.
Titre souvent accrocheur, qui va certainement décevoir le lecteur, il me semble qu'il est intéressant de voir au-delà du rapport premier qu'une culture peut avoir avec chacun de ces "vices". En effet, ces thématiques peuvent permettre de mieux comprendre une culture -du moins je le crois-, c'est pourquoi je voulais partager avec vous mes premières observations.
En aucun cas il ne s'agit d'une étude scientifique, il s'agit davantage de premières observations, réflexions et interrogations après quelques semaines au sein du royaume économique des caribous...
Je n'ai pas raison, je n'ai pas tort, et encore une fois il n'y a qu'un moyen pour vous de vous faire une opinion c'est de venir voir par vous même !

L'alcool:
Je ne pense pas apprendre grand chose à quiconque lorsque je dis que le rapport de la plupart des anglo-saxons vis-à-vis de l'alcool est très différent de celui de la plupart de nos compatriotes.
En effet, nos lèvres sont habituées dès le plus jeune âge à tremper dans l'élixir divin que constitue l'alcool. Boire est davantage lié au plaisir qu' au but ultime d'être complètement 14 juillet (exception faite de la période étudiante où aucune soirée ne se passe sans nos amis du SAMU).
Les pays anglo-saxons ont la réputation de boire pour boire. Bien entendu, le raccourci et la généralité sont un peu facile, mais je pense qu'il n'est pas tout à fait faux de convenir que boire en France relève de la dégustation et du plaisir, tandis que boire dans les pays anglo-saxons a pour finalité d'être bourré.

Y-t-a-il un rapport ou non, je n'en ai pas la moindre idée, mais il se trouve que l'accès à l'alcool est relativement facile pour le citadin parisien et s'avère le parcours du combattant pour le torontois.
Paris offre quantité de brasseries proposant aussi bien café que boissons alcoolisés, Toronto segmente. Ici, il faut choisir, soit vous allez au café soit vous allez au bar/pub, mais très rares sont les endroits qui proposent les deux (je n'en connais pas pour l'instant).
Je pense qu'il y a nettement plus de points de vente d'alcool à Paris que de stations vélib', vous pourrez trouver de l'alcool dans les épiceries, supermarchés, cave à vin, etc.
Toronto :
- âge limite : 19 ans
- où acheter de l'alcool :
                  > wine store: on n'y trouve uniquement du vin
                  > LCBO (Liquor Control Board of Ontario) : où se trouvent vins et alcools forts,  magasins contrôlés par l'Etat...mais surtout UNIQUEMENT 35 MAGASINS dans le centre ville (pour rappel le centre/centre ville doit faire la taille de Paris)...ça vous apprend l'anticipation et l'organisation !



Le tabac et le tabac qui fait rire :
Tabac
Paris, ses cafés, ses terrasses. Même l'interdiction de fumer dans les lieux publics en plein milieu de l'hiver n'avait pas freiner les ardeurs des fumeurs. Fumer à Paris ne fait pas de vous un parias de la société, il est tout à fait tolérer d'être fumeur (alala j'imagine déjà la tête de mes parents, attention mention pour rassurer les autorités parentales..."bouh le tabac c'est tabou on en viendra tous à bout"....fin de la coupure pub), la cigarette peut être mondaine ou un plaisir solitaire.
Toronto, la ville où vous pouvez vous balader pendant plusieurs jours sans jamais voir une personne qui fume. Le fumeur est une espèce qui a certainement due être exterminer il y a déjà certains siècles. Le fumeur est jugé, détesté, banni (?)...c'est un délinquant mondain.
Toutefois quelques fumeurs bravent les préjugés et s'aventurent aux yeux de tous fumer dans la rue. En bas des tours qui se dressent au coeur de la ville, il est interdit de fumer à moins de 9 mètres des portes....le Financial District concentre l'intégralité des fumeurs (enfin j'exagère un peu peut-être), en tous cas les cadres stressés, et se compose uniquement de tours, il est donc très drôle de voir les fumeurs coincés dans quelques centimètres carrés (les buildings sont collés et les portes à moins de 9 mètres les unes des autres, dilemme pour eux, trouver les centimètres autorisés...très drôle !).

Les cigarettes qui font rire :
La politique intérieure de notre pays a rendu l'accès aux drogues douces plus difficile que dans le passé. Il est peu fréquent de se balader au cœur de Paris et de sentir la beu' (traduction pour les autorités parentales : de l'herbe). Paris accepte shit et beu' ; Toronto ne tolère que la beu'.
Il est relativement fréquent qu'au fil de vos balades à Toronto, vos narines soient saisies par une douce odeur d'herbe. Bien évidemment toute drogue -douce ou dure- est interdite au Canada, mais il n'y a pas un jour où en marchant dans le ville, au détour d'un coin de rue, dans un parc, au milieu d'une avenue, vous ne sentiez pas l'odeur des cigarettes qui font rire.
Légende urbaine ou réalité : il paraîtrait que les endroits où se trouvent des chaussures pendues au fil électrique (Bidou tu peux tenter de réclamer une taxe), désignent les endroits où l'on peut acheter de la beu', et bien force est de constater qu'il y a un nombre conséquent de chaussures qui se balancent au-dessus de nos têtes à Toronto. Info, intox ?


Hier, nous étions le 20 avril, journée internationale du cannabis, plus connue ici sous le nom de 420, je me suis donc rendue sur la place où se regroupent les gens qui veuillent fumer de l'herbe tranquillement en c ejour carrément spécial. La police "tolère" ce jour là, même si je n'ai pas pu refréner mon fou rire quand j'ai vu les policiers munis d'un passe-montagne pour ne pas respirer les vapeurs de beu', autant vous dire qu'ils devaient être sacrément stone.
Dans 15 jours a lieu le freedom festival, apparemment c'est de la folie, la ville se trouve dans un énorme nuage de fumée qui fait rire.
Le Canada est un pays qui accepte les différences, accueille les coutumes des uns et des autres, le Canada est un pays ouvert. 
Non Maman, Papa, je ne me drogue pas on ne panique pas, j'observe !



Sexe :
Désolée coquins et coquines, je ne souhaite parler ici que de mots.
Mais je crois que c'est la seule catégorie qui m'amènera à une conclusion concrète sur les deux cultures en question.
Je n'ai pu m'empêcher de remarquer quelque chose, qui jusqu'ici ne m'avait jamais interloqué,au travers de deux mots en particulier.
Une fellation se dit blowjob en anglais et une branlette se dit handjob.
Je trouve cela très étrange que le mot "job" = travail, soit présent dans des termes sexuels.
Le travail pour le canadien n'a rien à voir avec l'aliénation, il aime son travail, il se définit par son travail, il est heureux dans son travail...bref le travail est un plaisir.
Le français quant à lui aime critiquer son travail, se plaindre et peu d'entre nous sont heureux dans leur travail. Le travail n'est pas reconnu comme une source de plaisir, donc le mot "travail" sonnerait faux, il ferait carrément grincer des dents si il se trouvait dans la construction d'un mot lié au sexe.

Si on y réfléchit bien, nombre d'expressions utilisées pour parler de sexe en France sont liées à la nourriture (poireau, moule, saucisse, etc...je vous laisse continuer la liste) ou des animaux ou actions menées par des animaux (chatte, brouter, lécher, etc) particulièrement "tranquilles".
Bref je ne sais pas si c'est clair mais grâce aux interrogations suscitées par les mots "blowjob" et "handjob",  je me risque à tirer la conclusion suivante, qui n'a rien à voir avec le sexe mais uniquement avec comment l'on peut définir une culture,  :

- les canadiens (je crois pouvoir dire l'Amérique du Nord) sont une civilisation de "to do", où le travail est plaisir et où l'entertainment est roi, le canadien aime "faire" et être dans l'action
- les français se "laissent vivre", sont davantage dans l'oisiveté, le plaisir est lié à la nourriture et à l'observation, le français aime "prendre son temps" et savourer

Baboune, please attention à ton commentaire, pas de blague déplacée s'il te plaît !

2 commentaires:

  1. Bon, je suppose que la prochaine version sera Toronto la nuit...
    C'est intéressant. Je vois si je peux me libérer pour le bordel day dans qq jours...
    JTA

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  2. trop bien, je planche sur les dessins ;)
    je t'aime plus que tout, we miss u!

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